La macro 🔭
☔ Début de semaine calme avec des bourses américaines fermées lundi pour cause de President’s day, puis tendance négative déclenchée par des interventions des banquiers centraux encore majoritairement hawkish et des données économiques montrant que l’inflation est encore loin de l’objectif.
Le PIB américain du quatrième trimestre est revu à la baisse en deuxième estimation (+2,7% sur le trimestre précédent vs +2,9% auparavant). Les minutes du FOMC mettent en évidence que la Fed juge toujours le niveau d’inflation inacceptable et continuera à monter les taux tant qu’elle ne sera pas sous contrôle. Presque tous les participants se sont exprimés en faveur d’une hausse de 0,25%, quelques-uns privilégiant 0,5%. De plus, un certain nombre d’officiels de la Fed jugent que les conditions financières se sont assouplies et qu’une politique plus restrictive pourrait être nécessaire. Les demandes d’inscription hebdomadaires au chômage baissent encore à 192 000. Les ventes de maisons existantes ressortent à 4,1 millions contre 4 millions attendus, et les demandes de prêts hypothécaires sont à un plus-bas de 28 ans. Le PMI US repasse tout juste en zone d’expansion. Enfin, les dépenses de consommation des ménages augmentent plus vite que prévu, de même que l’indice d’inflation « core » (hors alimentation et énergie) de ces dépenses.
PMI solides en France et dans la zone €, ainsi qu’au UK, les directeurs d’achats étant rassurés par l’apaisement sur le front de l’inflation. Pourtant, en données révisées l’inflation en zone € ressort à 8,6% pour janvier, soit une légère réaccélération. Le PIB allemand baisse de 0,4% au quatrième trimestre en deuxième estimation (0,2% pour la première).
La micro 🔬
Palo Alto Networks prend 9% sur des résultats et des objectifs supérieurs aux attentes de Wall Street. La société de cybersécurité affiche son troisième trimestre consécutif de rentabilité après dix ans de pertes.
Walmart déçoit sur ses prévisions de croissance 2023 (le consommateur descend en gamme et limite ses achats discrétionnaires face à la hausse de l’inflation, mais le titre clôture finalement en territoire positif, notamment grâce à la hausse du dividende. Le distributeur d’équipement pour la maison Home Depot, en revanche, termine en baisse de 7% après des résultats au-dessus des attentes mais des ventes décevantes et des objectifs pour l’année en cours insatisfaisants, dans un contexte économique défavorable puisque le marché immobilier ralentit.
Meta lance un service d’abonnement pour Facebook et Instagram.
Netflix coupe les prix de ses abonnements de quelque 50% dans une centaine de pays.
Les employés d’Amazon signent une pétition contre les mesures de retour au bureau (trois jours par semaine à partir du 1er mai) édictées par le CEO Andy Jassy.
Baisse des valeurs d’e-commerce chinoises après l‘annonce par JD.com, le deuxième géant du secteur avec Alibaba, d’une guerre des prix avec Pinduoduo, troisième du secteur et connu pour son offre de social shopping.
Baisse de 16% de Unity Software, la plateforme de développement 2D et 3D pour le développement de jeux vidéo et d’expériences de réalité virtuelle/réalité assistée (dont le métavers), en raison de prévisions de croissance de chiffre d’affaires (53% en 2023 et 48% au premier trimestre) jugées insuffisantes par le marché.
Le fabricant de semiconducteurs Nvidia prend 14% sur des résultats du quatrième trimestre supérieurs aux attentes, assortis d’une forte croissance dans la verticale datacenters, qui abrite les ventes de processeurs graphiques destinés aux applications d’intelligence artificielle.
Ericsson supprime 1400 emplois en Suède, 8500 dans le monde.
Korian décroche de 20% à la publication d’une baisse de 54% de son résultat net en 2022, et d’objectifs 2023 décevants : le groupe attend une poursuite de la bonne tendance de croissance du chiffre d’affaires, mais également une nouvelle baisse de marge.
Euronext baisse de 7% après l’annonce d’une offre de rachat conditionnelle du distributeur de fonds Allfunds.
Fnac Darty perd 9% sur l’affichage de 28M€ de pertes en 2022. Le groupe est pénalisé par la baisse du pouvoir d’achat, qui pèse sur la consommation discrétionnaire, assortie de la hausse de ses coûts.
Une seule européenne, Volkswagen, figure parmi les dix entreprises dépensant le plus en R&D dans le monde. L’Europe est l’endroit où ChatGPT est régulé, pas inventé.
Lucy in the sky 🗽
Aucun doute, en termes d’inventivité, l’Amérique du Nord nous devance. La clef ? Les financements. Résultat, aux Etats-Unis, tout est coté. Même les substances psychotropes. Un comble à l’heure où une ville comme San Francisco compte plus de toxicomanes (dépendants aux opioïdes) que de lycéens.
Le 13 février, Lucy Scientific Discovery (ticker LSDI) a enfin réussi à s’introduire en bourse après avoir réduit la taille de l’opération à deux reprises (7,5M$ au final), à un prix de 4$ par action. La société, américaine mais basée au Canada, fabrique de la psilocybine, du MDMA, du LSD bien sûr, et de la mescaline, et a déposé une demande auprès des autorités sanitaires canadiennes pour produire de la cocaïne et de l’héroïne, destinés à des utilisations thérapeutiques. Le tout pour réduire les conséquences négatives associées à l’utilisation de drogues de mauvaise qualité. En un peu plus d’un mois, le cours a été divisé par deux.
Si la thématique d’investissement santé mentale a le vent en poupe, c’est essentiellement en non coté. En bourse, les succès sont rares, et si le secteur du cannabis a connu une brève vague d’engouement il y a un peu moins de dix ans, dans la foulée des autorisations de son usage médical de 1996 à 2016 (37 Etats à ce jour) et récréatif (21 Etats) à partir de 2012, il languit depuis aux tréfonds de la cote avec quelques sursauts occasionnels. Il est pénalisé (sans mauvais jeu de mots) par les excès de dette, la baisse des prix et la concurrence illégale (eh oui…certains secteurs régulés sont plus concurrentiels que d’autres).
A défaut d’enrichir les investisseurs, l’industrie fournit plus de 400 000 emplois aux Etats-Unis et paie 3Md$ de taxes (dont près de 800M$ en Californie). Une forme de créativité.
