Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 -1% -18%
S&P500 -2% -25%
Dow Jones 1% -6%
Nasdaq 0% -23%
La macro
Aux US, les prix à la production augmentent plus que prévu (+8,5% en annualisé, +7,2% hors alimentation et énergie). Le Consumer Price Index aussi, à 8,2% et 6,6% hors alimentation et énergie, un plus-haut depuis 1982. Les ventes au détail stagnent. L’indice NFIB (confiance des dirigeants de PME) s’améliore au mois d’août mais reste à un niveau déprimé.
La BoE étend ses achats d’obligations pour contenir la panique causée par son stimulus fiscal, et prévient qu’elle cesse son soutien (destiné à laisser les institutionnels dénouer les positions qu’ils ne pouvaient plus tenir) à la fin de la semaine. La banque centrale avait prévu de vendre 10Md£ de gilts par trimestre pour entamer son quantitative tightening, après en avoir acheté pour 875Md£ entre 2009 et 2021.
Le FMI baisse ses prévisions de croissance mondiale 2023 de 2,9% à 2,7% et attend une contraction pour un tiers de l’économie mondiale. La probabilité d’une croissance mondiale inférieure à 2% est de 25%, celle d’une contraction de 10%.
Les sociétés
L’administration Biden émet une proposition de reclassification des travailleurs indépendants en employés, envoyant valser les titres Uberet Lyft.
Rivian, dont Ford et Amazon sont actionnaires et qui se bat pour la planète en commercialisant des SUV électriques, rappelle plus de 12000 véhicules sur les 14000 livrés à ce jour, en raison d’un défaut de fabrication.
Bonne publication de JP Morgan, avec une baisse de résultat de 17%, moins importante que prévu par les analystes grâce à la hausse des taux d’intérêt. Jamie Dimon peint de nouveau un tableau noir de l’environnement économique. Morgan Stanley déçoit avec un net recul des activités de banque d’investissement et de gestion d’actifs.
Malgré tous les efforts de Zuck, la conférence Meta Connect ne montre pas d’avancées flagrantes de la société dans son projet metavers. 15Md$ pour de nouveaux avatars, c’est un peu excessif.
La seconde vente Prime de l’année pour Amazon met en évidence des prix moyens en hausse de 8% malgré les rabais supérieurs à ceux de l’année dernière consentis par les vendeurs. A peu près en ligne avec les chiffres d’inflation publiés cette semaine. Reste que les consommateurs n’ont pas évolué de manière permanente vers le commerce en ligne, comme l’anticipaient de nombreux théoriciens du monde d’après. S’il a fortement augmenté au pic de la pandémie, passant aux Etats-Unis de 11,9% à 16,4% du total, il est désormais repassé sous la barre des 15%.
TSMC, le leader mondial des semiconducteurs, coupe ses anticipations de dépenses d’investissement de 10%, signe que le groupe attend un ralentissement marqué de ses marchés finaux (smartphones, serveurs, ou véhicules électriques).
Pepsi publie un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 16% à taux de changes constants, une marge opérationnelle en hause de 0.3%, et revoit à la hausse ses objectifs annuels. Rien de tel que de vendre des chips et des sodas pour résister à l’inflation et aux récessions. Le marché du snack est le plus gros marché de l’agro-alimentaire (@Danone ?).
Selon EY, les introductions en bourse sont en baisse de 46% cette année (données à fin juin), avec des montants levés en baisse de 58%.
Credit Suisse fait l’objet d’une enquête du fisc américain. Grand chelem.
LVMH affiche des ventes en hausse de 28% au troisième trimestre (20% hors effets devises) malgré une situation encore dégradée en Asie hors Japon (+6%), avec notamment une très bonne performance de la division mode & maroquinerie.
Nouveau profit warning de Philips, en raison de problèmes d’approvisionnement et de la détérioration de l’environnement économique. Dans ces marchés volatiles, enfin une constante.
Le coût de la vie
Cette semaine se tient la réunion annuelle de la société européenne de thérapie génique et cellulaire, l’occasion de revenir sur les avancées de ces traitements. Selon le NHGRI, une émanation de l’institut national de la santé (NIH) américain, 350 millions de personnes dans le monde souffrent d’une maladie rare. 80% de ces maladies sont d’origine génétique, et 95% n’ont pas de traitement. Les thérapies géniques visent à remplacer le gène déficient ou sa fonction, en implémentant un gène fonctionnel (in vivo ou ex vivo), en « réparant » le gène altéré (avec notamment les approches CRISPR), ou en modifiant l’ARN. Excellent résumé des fondamentaux sur le site de l’INSERM.
Le premier essai clinique remonte à 1990, avec le traitement d’un « bébé bulle ». La recherche est à la peine après le décès d’un patient lors de son traitement en 1998, et repart progressivement dans les années 2000, avec de premières autorisations de mise sur le marché en Chine en 2003 et en Europe en 2012 et une accélération depuis quelques années : la FDA attend 10 à 20 autorisations par an d’ici 2025. Les thérapies géniques sont effectivement devenues un enjeu commercial : Luxturna, traitement d’une dystrophie rétinienne commercialisé depuis 2018, a été lancé au prix de 425000$ par œil par Novartis et Spark Therapeutics, rachetée depuis par Roche pour 4,8Md$. En 2019, Novartis a lancé Zolgensma, un traitement de l’amyotrophie spinale, pour 2,125M$, et Bluebird Bio a annoncé en août dernier que le Zynteglo (traitement de la beta-thalassémie, une maladie du sang nécessitant des transfusions fréquentes), commercialisé depuis trois ans en Europe au prix de 1,77M$, coûterait 2,8M$ aux Etats-Unis.
Un secteur prometteur donc, et pas seulement pour les patients, mais volatile (en baisse de près de 50% depuis le début de l’année) et où sélectivité et diversification sont clefs.