Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 1% -6%
S&P500 1% -17%
Dow Jones 1% 8%
Nasdaq 2% -16%
La macro
L’indice de confiance du consommateur du Conference Board tombe à un plus-bas de 4 mois. L’indice immobilier Case-Shiller baisse par rapport au mois précédent pour la troisième fois d’affilée. La hausse des prix de l’immobilier par rapport à la même période de l’année dernière reste de 10,4%. Selon la Fed, l’inflation est désormais tirée par la demande, non par les contraintes d’offre. Et pourrait donc être plus difficile à contenir, en retournant néanmoins autour de 3%. Powell dit anticiper d’autres hausses de taux mais d’une ampleur qui pourrait diminuer potentiellement dès la réunion de décembre, sans toutefois exclure un rebond épisodique de l’inflation après la baisse observée récemment. Ce que ne contredit pas le rapport sur les créations de postes, très supérieures aux attentes à 263000 en novembre, avec des salaires en hausse marquée et un taux de chômage inchangé à 3,7%.
Ralentissement de l’inflation en Allemagne à 11,3% (c’était 11,6% en octobre), dans la zone € à 10%. Christine Lagarde dit néanmoins qu’elle serait étonnée qu’on ait atteint le pic et évoque une poursuite des hausses de taux de la BCE.
Manifestations en Chine contre la politique zéro covid : le gouvernement relâche un peu les mesures d’isolement.
Le prix du pétrole rebondit, porté par les espoirs de réouverture en Chine et une forte baisse des stocks aux Etats-Unis.
Depuis les affres budgétaires de septembre, les riches Anglais se ruent sur une valeur refuge : le whisky écossais. Tandis que la demande de biens immobiliers chute de 44% selon le site Zoopla.
La courbe des taux globale s’inverse, i.e. le taux d’emprunt à 10 ans passe au-dessous du taux à 1-3 ans. C’est la première fois depuis que la série existe (2000) et c’est un indicateur avancé de récession.
Les sociétés
Pendant le Black Friday, la fréquentation des magasins a augmenté de 2,9% par rapport à la même période de l’année dernière, avec une hausse de fréquentation plus importante dans les boutiques hors centres commerciaux (+4,7%) tandis que les ventes online ont augmenté de 2,3%. Les ventes de CyberMonday s’élèvent à 11,3Md$, un record largement dû à l’inflation.
Meta fait de nouveau face à une faille de sécurité : un hackeur a mis en vente le 16 novembre une base de données de près de 500 millions d’abonnés Whatsapp, dont 20 millions de Français. Whatsapp réfute l’information. La twittosphère s’amuse.
Apple préparerait une offre de 5,8Md£ sur Manchester United. Moins cher que Disney, certes, mais vraiment plus judicieux ?
Selon Elon Musk, Twitter devrait enregistrer un milliard d’utilisateurs supplémentaires à horizon 12-18 mois. Et désormais il recrute. La twittosphère s’amuse. Au moins, Kanye West est viré.
Le secteur de la cybersécurité est notoirement volatile, et cette année il ne fait pas d’étincelles. Cette semaine, Crowdstrike, avec un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 53% et une perte de 55M$, clôture en baisse de 14%, son CEO ayant évoqué un allongement du cycle de ventes. ZScalerdéçoit également, tandis qu’Okta rebondit fortement sur une révision à la hausse de ses prévisions.
La consommation stable reste une valeur sûre : les ventes d’Ulta Beauty, le Sephora américain, augmentent de 17% au troisième trimestre et les bénéfices par actions progressent de 35%.
Baisse marquée du titre Salesforce sur des prévisions décevantes pour le quatrième trimestre et l’annonce du départ du co-CEO.
Les Etats-Unis interdisent officiellement les équipements télécoms fournis par une demi-douzaine d’entreprises chinoises, dont Huawei et ZTE, en raison des menaces qu’ils posent pour la sécurité nationale. Ils sont soupçonnés d’espionnage au profit de Pékin.
Casino engage la cession de ses activités au Brésil pour se désendetter.
Les ventes de véhicules électriques en Chine s’établissent à 600 000 en novembre. Les producteurs mineurs souffrent du ralentissement économique, tandis que BYD, Li et NIO affichent des ventes record.
Indicateur inversé
Un indicateur inversé fiable est un outil d’investissement utile et rare. L’un d’entre eux, The Magazine Cover Indicator, s’est fait une réputation largement empirique, remise au goût du jour par les affaires Holmes (Theranos) et Bankman-Fried (FTX) : parier à l’inverse des couvertures des principaux magazines économiques serait une stratégie très profitable. Exemple : BusinessWeek titrant The Death of Equities en 1979, au creux du marché ; The Economist et son Bubble warning en 2010, juste avant un triplement du marché en dix ans ; ou la couverture du Time, Home Sweet Home en juin 2005, au début de la baisse du marché immobilier conduisant à la crise des subprimes. Sans oublier Elon Musk nommé personnalité de l’année 2021 pour le même Time.
Brent Donnelly, un trader sur devises, a repris récemment une étude qu’il avait menée avec son collègue de Citigroup Greg Marks en 2016 pour vérifier le pouvoir prédictif (inverse) des couvertures de magazines. Pour être retenues, les couvertures devaient faire référence à un thème de marché, un pays ou une classe d’actifs, pouvoir justifier un pari inverse évident, et ne pas être équivoques. Une fois la sélection faite, restait à mesurer la performance de l’actif référencé 1 mois, 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans plus tard. 54 couvertures de The Economist ont été retenues, et 8 du Times (magazine généraliste, donc fournissant moins de couvertures économiques). Conclusion : les couvertures sont un bon indicateur inversé, avec un taux de succès d’environ 60% à un an, et un signal précédant de très peu l’inversion de tendance. En particulier, The Economist est remarquable pour pointer (dans le mauvais sens) les retournements du prix du pétrole.
What’s next ? Les deux dernières couvertures de The Economist pouvant se référer à des classes d’actifs sont celles du 19 novembre (Crypto’s downfall) et du 26 novembre (Frozen out – How the world is leaving Europe behind). Vous savez ce qu’il vous reste à faire.