Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 -2% -7%
S&P500 3% -19%
Dow Jones -2% 6%
Nasdaq -8% -23%
La macro
Aux Etats-Unis, l’ISM sort au-dessus des attentes à 56,5, tandis que le PMI Markit est en ligne et toujours en contraction (46,4). Les prix à la production augmentent de 7,4%, un ralentissement par rapport aux 8% d’octobre, mais moins marqué qu’attendu, douchant quelque peu les espoirs de pivot de la Fed. Les demandes d’allocations chômage augmentent à 230 000 (le plus-bas de mars était de 166 000), mais le consommateur reste en pleine forme avec un indice du Michigan qui augmente de plus de deux points à 59,1 alors que le marché attendait une baisse.
La croissance du PIB dans la zone € au troisième trimestre est révisée à la hausse à 2,3% (estimation initiale : 2,1%). François Villeroy de Galhau, président de la banque centrale française et membre du CA de la BCE, estime qu’il faudra plusieurs années avant que l’inflation ne revienne à 2%.
Les exportations et importations chinoises affichent leur plus forte baisse depuis 2020 à respectivement -8,7% et -10,6% par rapport à novembre 2021. Les autorités se décident à assouplir un peu la politique zéro covid.
L’OPEP+ ne révise pas ses quotas, amplifiant la baisse du WTI, qui passe sous les 75$, soit environ 20$ de baisse depuis début novembre sur les anticipations de récession mondiale.
Les sociétés
Le CEO de Goldman Sachs, David Solomon, alerte sur l’état de l’économie et prévient que les bonus seront réduits et que des licenciements sont envisagés. Les revenus de la société étaient en baisse de 1% au troisième trimestre (-57% pour la banque d’investissement). Jamie Dimon, le CEO de JP Morgan, dit s’attendre à une récession modérée à dure sur CNBC, et Brian Moynihan (Bank of America) évoque des signes de faiblesse du consommateur.
Tesla réduit sa production de véhicules à Shanghai. Des sources venant de l’entreprise feraient état d’une baisse de 20, voire 30% de la production du modèle Y en décembre pour cause de faible demande. La société dément l’information.
La FTC bloque l’acquisition d’Activision Blizzardpar Microsoft, qui se résoudra probablement à quelques concessions supplémentaires pour l’emporter. La société a signé cette semaine, à la veille de sa rencontre avec la FTC, un accord avec Nintendo donnant l’accès à Call of Duty aux plateformes de gaming du Japonais. Microsoft a proposé la même chose à Sony, qui pour l’instant refuse.
Profit warning de VF Corp (Vans, The North Face, Timberland, Supreme etc) en raison d’une demande plus faible que prévu du consommateur entraînant un environnement plus promotionnel. Lululemon Athletica(les leggings de yoga en nylon à 100€), une fois n’est pas coutume, est sanctionnée par le marché pour la croissance élevée de ses stocks (près d’un an de chiffre d’affaires) malgré des ventes en forte hausse (+28%).
WeWork plonge sur la baisse de sa note de crédit par Fitch à CCC. Malgré l’amélioration du taux d’occupation (72%) et la diminution des pertes, l’agence de rating juge la situation financière de la société encore préoccupante, d’autant que la conjoncture s’assombrit en 2023.
Meta est pénalisée par une rumeur selon laquelle les régulateurs européens lui interdiraient de diffuser de la publicité basée sur les données personnelles des utilisateurs sans leur consentement préalable.
Chez Salesforce, encore un départ avec la démission du patron de Slack, la messagerie acquise en 2021 pour 27Md$, suivant le co-CEO, le responsable de la stratégie et le DG d’une autre acquisition, Tableau. Le titre accuse le coup, d’autant que la dernière publication de résultats a montré la croissance de chiffre d’affaires la plus faible depuis l’introduction en bourse en 2004 et que le groupe n’a pas communiqué d’objectifs pour l’année prochaine.
Carmat baisse fortement après une levée de 31M€ avec près de 20% de décote, pour accélérer la production de son cœur artificiel.
Porsche remplace Puma dans le DAX 40.
Début du procès Wirecard. Avec à la clef des explications sur l’aveuglement collectif qui a vu clients, auditeurs, banquiers, gérants ignorer les avertissements d’un analyste relayés à plusieurs reprises depuis 2016 par le Financial Times ?
Le fabricant de semi-conducteurs taiwanais TSMC va construire une deuxième usine en Arizona (destinée à produire des puces 3nm), portant son investissement à 40Md$.
La société de private equity Thomas Bravo a levé 32,4Md$ pour trois nouveaux fonds tech. La fête n’est finalement peut-être pas finie.
Fiat money 3.0
Les stablecoins sont des cryptomonnaies accrochées à une monnaie fiat (devise de référence) comme l’euro ou le $, permettant aux détenteurs de cryptomonnaies de convertir leurs avoirs en monnaie stable sans les repasser dans le système bancaire traditionnel. Certaines le sont vraiment, c’est-à-dire qu’elles sont adossées à des réserves de change (1 Tether correspond normalement à 1$ détenu dans les comptes de Tether), d’autres n’en ont que le nom, soit parce que les réserves sont détenues en cryptos collatéralisées, soit parce que la parité est assurée par des algorithmes qui réduisent ou augmentent la quantité de la monnaie en fonction de la demande, jusqu’au jour où des retraits massifs font sauter la banque (après tout, la valeur d’une monnaie ne repose que sur la confiance) et où la parité de l’UST (TerraUSD) saute, entraînant 40Md$ de pertes _ excellent résumé ici.
Ces derniers temps, les banques centrales testent leurs premières monnaies numériques. La Chine est la première grande puissance à avoir lancé l’expérience de la monnaie digitale, l’eCNY, en avril 2021 (après deux années de pilote). Seule différence avec le yuan : la monnaie circule de wallet à wallet, comme le cash de main en main, sans l’intermédiaire d’une banque et avec une traçabilité parfaite qui explique le prosélytisme du gouvernement. Aux Etats-Unis, la Fed de NY vient de lancer un test de 12 semaines en partenariat avec une douzaine de banques et institutions financières. La Maison Blanche s’est exprimée en faveur d’un $ numérique, mais les experts estiment qu’il faudra deux ans avant que ce ne soit possible. En Europe, la BCE a lancé une étude en octobre 2021 pour étudier la façon dont un euro numérique pourrait être distribué, et l’impact qu’il aurait sur le marché. Elle se terminera en octobre 2023, après quoi la BCE décidera de commencer ou non le processus de développement (on cite à peu près fidèlement).
L’enjeu : le commerce international. A l’heure actuelle, en dehors de l’Europe, celui-ci se fait en $. L’euro n’a pas réussi à s’imposer et ne représente que 20% des réserves des banques centrales. Qu’en sera-t-il des échanges numériques ? 99% des stablecoins seraient adossées au $…