Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 4% -15%
S&P500 0% -26%
Dow Jones 1% -5%
Nasdaq -4% -26%
La macro
Les conditions d’activité économique de la région de New York (Empire State Manufacturing) se sont légèrement dégradées et restent en territoire de contraction. Idem pour le Philly Fed. Les permis de construire sont en baisse de 3,2% par rapport à septembre 2021. Les mises en chantier baissent elles de 7,7%. Huitième mois de baisse consécutif des ventes de logements existants, à un plus-bas depuis 2012, avec des prix toujours en hausse (+8,4% à 384800$ pour le prix médian). Bonnes nouvelles, enfin, sur le front des demandes d’allocations chômage, qui baissent à 214000 pour la semaine se terminant le 15 septembre. Cinq gouverneurs de la Fed s’expriment cette semaine, deux pour dire que les hausses de taux pourraient faire une pause début 2023, trois pour dire que la Fed devra faire plus si l’inflation persiste.
En France, le climat des affaires de l’INSEE reste à un niveau honorable compte tenu des circonstances (102 contre 100 pour la moyenne de long terme). En Allemagne, les prix à la production confirment la tendance d’août : +45,8%. La BCE pourrait augmenter ses taux de 0,75% lors de ses deux prochaines réunions. Le patron de la Bundesbank se prononce en faveur de hausses de taux et d’une réduction du bilan de la BCE.
L’inflation repasse au-dessus de 10% au UK. Jeremy Hunt annule 32Md£ de baisses d’impôts sur les 45Md£ prévues et prévient qu’il y aura des décisions plus difficiles sur les impôts et les dépenses. On oublie le dumping fiscal. Départ de Liz Truss.
Au Congrès national du parti communiste chinois, Xi Jinping prédit l’atteinte d’un PIB par tête au niveau d’un pays développé en 2035. Cela impliquerait 4,7% de croissance par an selon certains économistes. En maintenant la politique zéro covid et le désendettement du secteur immobilier.
Les sociétés
Les ventes de véhicules de Tesla sont en hausse de 55% et le résultat net dépasse les attentes des analystes. La société maintient ses objectifs mais alerte sur les goulets d’étranglement dans la livraison des véhicules.
Netflix a gagné 2,41 millions d’abonnés au troisième trimestre, plus de deux fois plus que prévu, et ne communiquera plus d’objectifs pour cette métrique (salutaire vu la marge d’erreur).
Bons résultats de United Airlines et American Airlines. Le premier voit le nombre de passagers se reprendre, bien que toujours à 10% au-dessous de la même période de 2019, avec des prix en forte hausse. Son DG note parmi les tendances de son marché la forte demande pour les voyages post-covid et l’impact positif du travail hybride sur le travail aérien. Le monde d’après (version US).
Plongeon de Snapchat sur l’annonce de la plus faible croissance des ventes depuis sa création.
Profit warning de Generac Holdings (générateurs électriques) en raison d’un ralentissement marqué dans sa division construction résidentielle. Au cas où on aurait un doute sur la trajectoire du marché immobilier.
Tuttle Management a déposé un prospectus auprès de la SEC pour un ETF « Inverse Cramer », qui se positionnerait donc à l’inverse des recommandations du célèbre présentateur de CNBC.
Sartorius Stedim (fournisseur de l’industrie pharmaceutique) est sévèrement sanctionné après une révision à la baisse de ses objectifs de chiffre d’affaires en raison de la normalisation post covid.
Hausse de plus de 30% des ventes d’Hermès, pas seulement grâce à la faiblesse de l’euro (les ventes à taux de change constants sont en hausse de 24%).
Les trimestriels d’Ericsson déçoivent fortement : ralentissement de la croissance des ventes à 3%, marge opérationnelle inférieure aux attentes à 10,5%, mais objectif de marge 2024 maintenu à 15-18%. Pas gagné. Pas la première fois non plus.
L’Oreal publie des ventes trimestrielles en hausse spectaculaire de plus de 20%, 12% hors effets devises, mais le marché s’inquiète d’un ralentissement de la division luxe.
Ça ressemble à…
Beyond Meat a publié ses résultats trimestriels cette semaine et annoncé une réduction de 19% de ses effectifs d’ici la fin de l’année, afin d’économiser 39M$. Ces mesures interviennent alors que la société revoit à la baisse ses attentes de chiffre d’affaires pour 2022, anticipant désormais une baisse comprise entre 9 et 14%. La contre-performance est attribuée à la concurrence (sans doute Impossible Foods), mais surtout à la faiblesse de la catégorie des viandes à base de plantes, pénalisée par son prix, et à des réductions de stocks de la part des distributeurs (130000 dans le monde, de Walmart à Ahold en passant par McDonald’s_enfin, très sélectivement : la chaîne arrête l’expérience McPlant aux Etats-Unis). En 2021, Beyond Meat affichait un chiffre d’affaires de près de 465M$, sur un marché global de la viande de 1,4trn$, et des pertes nettes de 182M$.
Les bénéfices des viandes végétales selon la Beyond Meat : baisse du risque cardio-vasculaire, réduction de 18 à 51% des émissions de gaz à effet de serre (91% selon le concurrent Impossible Foods), diminution des besoins en terres cultivables et en eau, amélioration du bien-être animal. Mais un burger végétal n’est pas un wok de légumes : il contient autant de graisses saturées et de calories et plus de sel que son équivalent animal.
Difficile de dire à ce stade si le brutal retournement du marché est un accident de parcours en attendant une amélioration de l’offre en termes de prix et de goût (plus de 25% des consommateurs ne l’aiment pas), avant un redémarrage grâce à des jeunes générations plus sensibles aux avantages du produit que leurs aînés, ou si la forte croissance des premières années n’était qu’un effet de mode en train de disparaître. Aperçu concis (2 minutes) du sujet par le FT et Rabobank dans cette vidéo. En attendant une généralisation de la prochaine alternative, la viande cultivée en laboratoire, à laquelle seuls les aventuriers singapouriens ont pour l’instant accès.