Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 5% -8%
S&P 500 6% -20%
Dow Jones 5% 6%
Nasdaq 8% -23%
La macro
Aux Etats-Unis, le raz-de-marée républicain n’a pas lieu. L’inflation montre enfin des signes de ralentissement, à 7,7%. Les marchés attendent à 80% que la prochaine hausse de taux ne soit que de 0,5%. L’indice NFIB du moral des PME baisse à 91,3. La confiance du consommateur (indice Michigan) touche un plus-bas de 4 mois, tandis que ses anticipations d’inflation remontent. Les Américains détiennent 4,7 trillions$ de trésorerie disponible, contre 1trn$ avant la pandémie, grâce aux économies réalisées pendant celle-ci et aux plans de relance.
Rebond de la production industrielle allemande. Les salaires dans la zone euro augmentent de 5,2% en octobre. Le patron de la Bundesbank exhorte la BCE à faire plus pour lutter contre l’inflation.
Les prix à la production en Chine baissent de 1,2%.
Selon le secrétaire général de l’ONU, « nous sommes sur une route vers l’enfer climatique avec le pied sur l’accélérateur ».
Les sociétés
Disney déçoit avec des résultats trimestriels en baisse sur un chiffre d’affaires en hausse de 9%. Malgré le fort rebond des parcs, dont le résultat opérationnel a plus que doublé, l’offre de streaming, qui compte 235 millions d’abonnés, pèse sur les comptes : la perte a également plus que doublé, et l’équilibre ne sera atteint qu’en 2024.
Gotham, c’est le nom d’une des offres d’intelligence artificielle, développée dans le cadre du contre-terrorisme, de la société de big data Palantir(nommée d’après les « pierres qui voient » du Seigneur des anneaux_ entre heroic fantasy et super héros, vous voyez les références). La société publie une perte trimestrielle de 62M$ pour un chiffre d’affaires de 478M$, en hausse de 22%. Elle compte 337 clients mais sur les 1,3Md$ de contrats conclus, plus de 900M$ l’ont été pour le compte du gouvernement américain. La lettre aux actionnaires du CEO, Alex Karp, n’est pas précisément un modèle d’humilité, malgré un cours de bourse toujours inférieur à sa première cotation en 2020, mais il n’a pas forcément tort lorsqu’il dit que « dès lors qu’il s’agit de savoir quel logiciel placer au cœur de leurs organisations, beaucoup de grandes entreprises à travers le monde, implicitement ou non, suivent l’exemple donné par leurs pairs américains », ou qu’il rappelle que l’Europe a échoué à développer une Silicon Valley. Elle est disponible en français ici.
SolarEdge, le fabricant israélien d’ondulateurs photovoltaïques, voit son cours de bourse augmenter fortement sur la publication d’un chiffre d’affaires en hausse de 59% sur la même période de l’année dernière (+90% en Europe), et malgré un résultat net inférieur aux attentes.
Les actionnaires de Lyft, le Blablacar américain, sont moins chanceux que ceux de SolarEdge. La publication trimestrielle est mal reçue : certes, le chiffre d’affaires est au plus haut à environ 1Md$, mais la société affiche une perte nette de 422M$, ou 286M$ en retraitant d’un élément exceptionnel. Maybe the business model doesn’t make sense.
Carrefour lance son plan stratégique Carrefour 2026 : augmentation de la part du chiffre d’affaires en marque blanche, lancement d’un magasin discount en France sous la marque brésilienne Atacadao en 2023, augmentation de la part de produits issus de l’agriculture durable, obligation pour les fournisseurs d’adopter une trajectoire 1,5° d’ici 2026, confirmation des objectifs en matière d’e-commerce, plan d’économies de coûts. Les marchés réagissent tièdement.
Chez Renault, la troisième phase du plan stratégique Reneaulution s’intitule Révolution et focalise sur le véhicule électrique, le software, les nouvelles mobilités et l’économie circulaire. Le groupe va se réorganiser autour de 5 entités, Ampere (dont l’introduction en bourse est prévue en 2023), Power, Alpine, Mobilize et the Future is Neutral. Les marchés trouvent le plan trop complexe.
Elon Musk vend pour 4Md$ d’actions Tesla. Pour payer les intérêts de la dette contractée pour acheter Twitter, ou financer le cash burn du réseau social.
Meta licencie 11 000 personnes, 13% de ses effectifs.
Made.com, le distributeur britannique de produits d’ameublement, est racheté par Next pour 3,4M£. La société a été introduite en bourse l’an dernier pour 775M£.
Le nombre de licornes stagne depuis le début de l’année.
Bêtacoin
Coinbase, la deuxième plateforme de trading de cryptos derrière Binance, a publié cette semaine des résultats fortement impactés par la chute des cours des cryptos au cours du trimestre. Le chiffre d’affaires s’établit à 576M$, en baisse de plus de 50% (et cela ne va pas s’arranger compte tenu de la semaine qu’ont connue les cryptos) et la perte nette à 545M$. La société estime que 200 à 300 millions de personnes utilisent des cryptos dans le monde à ce jour
Parallèlement, la troisième bourse de cryptoactifs mondiale, FTX, est sur le point de faire faillite, en partie en raison d’achats inconsidérés ces derniers mois, puisque la société est venue à l’aide de plusieurs plateformes crypto en difficulté. FTX, qui compte parmi ses actionnaires Blackrock, Temasek, Softbank, Tiger Global et le fonds de pension des enseignants de l’Ontario (dont la politique d’investissement devrait être revue) faisait face depuis trois jours à une crise de liquidités à la suite du retrait par ses clients de 6Md$ d’encours, dont 5Md$ sur la seule journée de dimanche. Les rachats de panique faisaient suite à des rumeurs d’illiquidité et à l’annonce de Binance qu’il liquidait les 529M$ de FTT, la monnaie de FTX, qu’il détenait. La déroute s’est étendue à l’ensemble des cryptos, le bitcoin touchant 15 000$. Binance a calmé le jeu pour quelques heures en annonçant qu’il rachetait son rival, puis a fait marche arrière en raison de problèmes réglementaires et de mauvaise gestion des fonds.
FTX était valorisée 32Md$ en janvier dernier. Message de Sam Bankman-Fried, le fondateur de FTX, à ses employés : I’m sorry. I fucked up.