Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 -2% -17%
S&P500 -3% -23%
Dow Jones -2% -4%
Nasdaq -3% -22%
La macro
Aux Etats-Unis, les ventes au détail surprennent positivement avec une hausse de 1% en juin, et le sentiment du consommateur (indice de l’université du Michigan) se reprend à 51.1. Never under-estimate the US consumer. Les entreprises sont moins confiantes : l’Empire State Manufacturing rebondit à 11.1 (-1.2 en juin), mais la composante anticipations est au plus-bas depuis la création de l’enquête, et le moral des petits patrons, mesuré par l’indice NFIB, est au plus-bas depuis 2013. L’inflation ressort à 9.1% pour les prix à la consommation, 11.3% pour les prix à la production. Le pic d’inflation est supposé atteint, les prix de l’énergie étant orientés à la baisse, c’est en substance ce que l’équipe Biden a expliqué avant la sortie du chiffre, mais la décrue pourrait être lente en raison de la hausse des prix alimentaires et des loyers (qui entrent dans le calcul de l’inflation aux Etats-Unis). Les demandes d’allocations chômage sont un peu supérieures aux attentes à 235000.
En Allemagne, où l’indice Zew mesurant le climat des affaires baisse de 25.8 points pour s’établir à -53.8. 7Md€, c’est ce que devrait rapporter à l’Etats espagnol en 2023 et 2024 les prélèvements spéciaux sur les entreprises des secteurs énergétique et bancaire. Ca va déprimer aussi. Parité atteinte pour l’euro/dollar.
Contraction du PIB chinois de 2.6% au deuxième trimestre (après +1.4% au premier). En glissement annuel, la croissance du PIB s’établit à 0.4%, loin de l’objectif de 5.5% de Jinping pour l’année.
Enfin une bonne nouvelle : le taux de chômage dans l’OCDE s’est établi à 5% en mai, un plus-bas de 20 ans. Les indicateurs avancés de la même OCDE continuent d’indiquer un fléchissement à la baisse de la croissance.
Les sociétés
Oublions l’Ubergate, c’est la semaine du cocorico : lors du 5ème sommet Choose France, STMicroelectronics (groupe franco-italien) et GlobalFoundries (US) annoncent un investissement de 5.7Md€ pour construire une usine de semi-conducteurs près de Grenoble, soit “le plus grand investissement industriel des dernières décennies hors nucléaire et un grand pas pour notre souveraineté industrielle” (Le Maire). Le plan européen Chips Act a pour but de porter la capacité de production de l’Europe à 20% de la capacité mondiale d’ici 2030.
Baisse de 28% des résultats de JPMorgan au deuxième trimestre sur fonds de provisions pour prêts non performants. La banque suspend ses rachats d’actions, et Jamie Dimon a fourni une longue liste de ce qui pourrait impacter celle-ci : tensions géopolitiques, inflation élevée, baisse de la confiance du consommateur, incertitude sur le niveau que les taux d’intérêt doivent atteindre, resserrement monétaire jamais vu, guerre en Ukraine et ses effets sur les prix de l’énergie et de l’alimentation…lui qui il y a quelques semaines hésitait entre nuages dans le ciel et ouragan pour qualifier l’économie semble pencher pour une dégradation de la météo. Remplacer par lien cnbc
27% de baisse également pour les résultats de Citi, mais c’est mieux que prévu et le titre prend plus de 10%, aidé par une valorisation inférieure à ses pairs et des signes de réussite du retournement initié par Jane Fraser.
Le groupe d’armement Lockheed Martin profite d’une année malheureusement faste pour provisionner largement ses obligations au titre des retraites de ses salariés et matérialiser quelques pertes dans son fonds de venture. Sans cela, le bénéfice aurait presque doublé.
Inflation ou pas, les consommateurs ont acheté 300 millions d’objets lors des deux jours d’Amazon Prime Day. #BezosEarthFund. Parmi les best-sellers, l’Apple Watch côtoie les couches Pampers.
Alphabet annonce vouloir ralentir le rythme des embauches.
Elliott Management aurait pris 9% du capital de Pinterest.
Les ventes de Burberry ne progressent que de 5% au deuxième trimestre calendaire, et encore grâce à un effet devises positif de 5%, en raison de l’impact des confinements en Chine continentale et d’une baisse de 4% des ventes dans la zone Amériques, compensée par une très bonne performance en Europe/Moyen-Orient, due aux achats des locaux et des touristes américains.
Mission
Le statut d’entreprise à mission a été introduit par la loi PACTE de 2019, autorisant une entreprise à ajouter à ses statuts une raison d’être allant au-delà de ses objectifs financiers.
Les entreprises à mission, moteur d’un nouveau capitalisme, tel était précisément le thème d’une table ronde des rencontres économiques d’Aix en Prov réunissant Jean-Dominique Senard, président du Groupe Renault, Bris Rocher, DG du Groupe Rocher, Catherine McKenna, fondatrice de Climate and Nature Solutions, Clarisse Kopff, DG d’Allianz Trade, Pascal Demurger, DG de MAIF, et Alexandre Bompard, DG de Carrefour. L’occasion pour certains de plaider pour une remise en question du partage des profits tout en exhortant les jeunes à ne pas abandonner le navire car des centaines de Chinois et d’Indiens veulent bien faire ce qu’ils ne veulent pas faire (Senard), ou d’appeler à transcender le court terme, à demander aux sociétés d’avoir un rôle social voire politique, et à arbitrer les dividendes contre la dignité (Demurger). D’autres remarquent qu’ils aimeraient se lever le matin pour changer le monde mais que leur responsabilité est de créer de la valeur pour les investisseurs, les clients et les salariés, et que ces mêmes clients et salariés génèrent l’engagement mieux que les statuts (Bompard), ou que les entreprises contribuent à la société en payant salaires et taxes et qu’elles n’ont pas besoin d’intervention étatique (Kopff).
Nous avouons une préférence marquée pour le second camp, mais avons néanmoins essayé de nourrir notre réflexion avec cet article sur l’entreprise comme bien commun.
