Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 -5% -16%
S&P500 -6% -19%
Dow Jones -5% -1%
Nasdaq -7% -18%
La macro
Après le discours de Powell (on y revient en conclusion), le président de la Fed de New York, John Williams, enfonce le clou et dit qu’il s’attend à ce que les taux réels deviennent positifs. A partir de cette semaine, la réduction de la taille du bilan de la Fed passe à 9Md$ par mois. Parallèlement, le stimulus fiscal continue : le plan Biden d’effacement partiel des dettes étudiantes coûtera 24 milliards par an. Petit rebond de l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board. Les créations d’emploi non agricoles s’établissent à 315000. Les licenciements (ADP) sont à un plus-bas de deux mois à 232000, et le salaire horaire moyen a augmenté de 5.2% en juillet par rapport à juillet 2021.
Ré-accélération de l’inflation en Allemagne, ralentissement en Espagne (où elle reste néanmoins supérieure à 10%), accélération globalement dans la zone euro à 9.1% vs 8.9% en juillet. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, annonce des taux neutres pour la fin de l’année. La BCE devrait relever son taux directeur d‘au moins 50bps le 8 septembre. Comme aux US, le resserrement monétaire s’accompagne de mesures de soutien aux ménages, notamment pour contrer la hausse des prix de l’énergie. Le taux de chômage de la zone euro pour juillet s’établit à 6.6%.
Le PMI manufacturier chinois reste en zone de contraction.
Le bitcoin repasse sous les 20000$ avant de se reprendre en fin de semaine. Selon la FTC, plus d’un milliard de $ en crypto a été volé depuis début 2021. Elle a requis des documents des 5 principales plateformes d’échanges.
Les sociétés
Le fabricant de semi-conducteurs Nvidia recule de près de 8% sur une séance après avoir annoncé que le gouvernement américain mettait en place une nouvelle licence pour l’exportation de certains composants à la Chine afin d’empêcher tout usage militaire. Le chiffre d’affaires à risque s’élève à 7%.
Chewy.com déçoit sur ses résultats. Le distributeur online de produits destinés aux animaux domestiques (reptiles compris) perd 111000 clients sur le trimestre (sur 20,5 millions…). Pire, les ventes de produits discrétionnaires (l’ameublement pour chats par exemple) reculent. La société revoit à la baisse ses attentes de croissance de CA pour l’année à 11-12%. Ca reste confortable. 23 millions d’Américains ont adopté un animal durant la pandémie selon le Washington Post.
Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, vend pour environ 47M$ d’actions de BYD, le premier producteur de véhicules électriques chinois. La participation, initiée en 2008, passe de 20.04% à 19.92%.
Bed Bath & Beyond (chaîne d’ameublement américaine en difficulté) baisse de 21% lors d’un point stratégique très attendu après le parcours quelque peu rocambolesque du titre, passé de 27$ en avril à moins de 5$ en juillet, puis 22$ en août : licenciement de 20% de ses employés, fermeture de 150 boutiques et augmentations de capital à prévoir. Dernier « meme stock » en vogue, BBBY a fait la fortune (110M$ exactement) d’un étudiant américain.
Best Buy, autre chaîne de distribution, de produits électroniques cette fois, publie un chiffre d’affaires et une marge nette en forte baisse après deux ans de demande inhabituellement forte en raison de la pandémie. La réorganisation du groupe par son précédent CEO, le Français Hubert Joly, est un modèle du genre.
HP revoit à la baisse ses prévisions de résultats en raison de ventes déclinantes de PC et d’imprimantes. Le titre baisse de près de 8%.
Snap coupe 20% de ses effectifs et ferme l’application française Zenly, achetée 300M$ il y a cinq ans et dont le succès ne semblait pourtant pas se démentir. PVH Corp (Calvin Klein, Tommy Hilfiger) annonce également des réductions d’effectifs dans un contexte de baisse des dépenses discrétionnaires en raison de l’inflation.
Orpea va rembourser 25.7 millions d’euros de fonds publics.
Richemont aurait obtenu le soutien du groupe de conseil aux actionnaires américain ISS dans le conflit qui l’oppose depuis l’été à l’activiste Bluebell.
Washington et Pékin signent un accord préliminaire autoriser l’audit des comptes des sociétés chinoises cotées aux US.
L’herbe verte du Wyoming
A Jackson Hole, vallée située entre les montagnes Gros Ventre et Teton, dans le Wyoming, se tient chaque année depuis quarante ans un symposium économique organisé par la réserve fédérale de Kansas City, auquel assistent 45 banquiers centraux, 25 membres de la réserve fédérale, et 50 heureux élus choisis en fonction du thème de la session (chercheurs, banquiers, membres de gouvernements et media). Samedi dernier, Jérôme Powell, président de la réserve fédérale américaine, a prononcé un discours d’introduction au symposium à rebours des attentes du marché. Alors que ce dernier pariait depuis quelques semaines sur une Fed moins encline à monter agressivement les taux, et attendait même une première baisse dès 2023, Powell s’est montré très ferme. Dans un discours où les mots inflation et stabilité des prix ont été prononcés plus de 50 fois, il a martelé que le focus de la Fed était de faire baisser l’inflation, que cela requerrait une période prolongée de croissance plus faible de l’économie et pèserait sur le marché du travail, et que la prochaine hausse de taux, comme la précédente, pourrait être inhabituellement élevée. Bref, le début de semaine a été chahuté sur les marchés.