Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 -3% -12%
S&P500 -3% -6%
Dow Jones -3% -2%
Nasdaq -3% -15%
La macro
Les nouvelles inscriptions à l’assurance chômage aux US ont augmenté de 205000 en mars à 11.5 millions, le plus haut niveau observé depuis le début de la série (2000). Les démissions augmentent de 152000 à 4.5 millions. Les chiffres impliquent que la pression sur les salaires pourrait rester élevée.
La Fed augmente les taux directeurs de 0.5% et Jérôme Powell écarte des hausses plus agressives, provoquant un bref rebond des marchés, qui craignait des hausses de 0.75%. L’institution commencera à réduire son bilan (9000Md$) le mois prochain à raison de 47.5Md$ par mois pendant trois mois, puis 95Md$ par mois à compter de septembre. Behind the curve ?
Kenneth Rogoff, professeur à Harvard et ancien président du FMI, estime que pour juguler l’inflation les taux devraient monter à 4 ou 5% dans une interview avec Bloomberg.
La production industrielle allemande a baissé plus que prévu en mars, à -3.9%. Les prix des matières premières et les perturbations des chaînes d’approvisionnement pèsent sur l’offre, l’inflation et la guerre en Ukraine sur la demande.
Il n’y a pas que dans l’industrie que le sentiment des agents se détériore. La confiance des consommateurs de la zone euro se dégrade en avril à -22 malgré un chômage qui atteint un plus-bas historique à 6.8% de la population active.
Les sociétés
Au premier trimestre, les commandes d’Airbnbsurpassent leur niveau pré-pandémique et dépassent pour la première fois 100 millions. La reprise des voyages est là : la société constate des prises de commandes en hausse de 30% par rapport à 2019 dès avril pour les vacances d’été. Et les évolutions du travail se matérialisent aussi dans leurs chiffres, les séjours de 28 jours et plus constituant la catégorie en croissance la plus rapide. Le chiffre d’affaires augmente de 70% à 1.5Md$ et, autre première fois, la société affiche un EBITDA positif (de 229M$), quinze ans après sa création…
Uber publie ses résultats du premier trimestre quelques heures plus tôt que prévu en raison du plongeon boursier de son concurrent Lyft, dont les prévisions pour le deuxième trimestre ont déçu en raison du coût des incitations financières nécessaires pour recruter des chauffeurs dans un contexte de plein emploi et de hausse des prix de l’essence, qui décourage certains de conduire. Pour Uber, les commandes sont en hausse de 39% grâce à la mobilité, les livraisons (essentiellement Uber Eats) n’affichant que 12% de croissance. Le chiffre d’affaires s’établit à 6.9Md$, l’EBITDA est marginalement positif, la perte nette de 5.9Md$, en grande partie en raison des moins-values réalisées sur les participations du groupe dans des sociétés du secteur comme Grab, Aurora et Didi. La société prévoit de générer (enfin) un cash flow significatif cette année.
Le leader mondial du voyage en ligne, Booking Holdings (Booking.com, priceline, OpenTable, Kayak etc), témoigne de la vigueur de la réouverture avec les commandes les plus élevées de son histoire à 27Md$ au premier trimestre, malgré des réservations de nuits d’hôtel encore en retrait marqué hors US, compensées par des prix en forte hausse (+18% vs T1 2019). Les commandes d’avril sont en hausse de 30% par rapport à avril 2019.
La globalisation n’est pas tout à fait finie, en tout cas pour les enseignes vert et blanc qui remplacent le troquet du coin. Starbucks a ouvert 484 magasins au premier trimestre 2022, portant le total à 34317.
L’activiste Elliott Management a déclaré détenir une participation de 1Md$ dans le fabricant de cartes mémoire Western Digital et demande à la direction de scinder l’activité en deux.
Bons résultats de BNP Paribas, dont le produit net bancaire augmente de 13% notamment grâce à la performance de la banque d’investissement, avec une amélioration de marge sur fonds de mesures d’efficacité opérationnelle, et des provisions sous contrôle. La banque confirme ses objectifs 2025 et la cession de Bank of the West avant la fin de l’année.
Conséquence, à court terme, de la guerre en Ukraine, à long terme, de la gestion de la politique énergétique, Engie annonce devoir importer du gaz de schiste américain.
JC Decaux s’affiche en forte baisse le jour de la publication de son chiffre d’affaires du premier trimestre, en forte hausse (+50%) mais assorti d’une note de prudence pour la suite : en raison des restrictions de mobilité en Chine, la croissance au T2 est attendue en fort ralentissement (+15%). Le groupe fait plus de 80% de son chiffre d’affaires hors de France, et 25% en Asie-Pacifique.
Les tontons flingueurs ou le papy sociopathe d’Omaha
Le week-end dernier se tenait l’assemblée générale de Berkshire Hathaway, l’occasion pour Warren Buffett (91 ans) et Charlie Munger (98 ans) de répondre aux questions des 40000 actionnaires présents à Omaha, Nebraska. Eux qui se défendent de faire du market timing (mais sont entrés dans la récente baisse avec une pile de cash de plus de 100Md$) ont fustigé Wall Street, « qui gagne plus d’argent quand les gens spéculent que quand ils investissent ». Quant au bitcoin, Buffett a déclaré qu’il serait prêt à acheter 1% du parc immobilier américain ou la même quotité des terres agricoles pour 25Md$, mais refuserait l’intégralité des bitcoins pour 25$ au motif que cela ne rapporte rien. Pendant ce temps-là, Peter Thiel se défoulait, lors de l’événement bitcoin2022, sur la gérontocratie et le papy sociopathe d’Omaha.