Lundi
Olli Rehn, gouverneur de la banque de Finlande, signale des hausses de taux significatives à venir, inaugurant le bal des déclarations « hawkish » de la semaine.
L’économie chinoise a crû de 3% en 2022, le plus faible taux de croissance depuis 1976, et loin de l’objectif officiel de 5,5%. La population du pays a perdu 850 000 personnes à 1,412 milliards, le premier déclin depuis la fin de la grande famine en 1961, et l’arrêt de la politique zéro covid pourrait entraîner des millions de morts. En 2023, l’Inde devrait ravir à la Chine la place de pays le plus peuplé du monde.
Marchés US fermés – CAC40 +0,28%
Mardi
Aux Etats-Unis, chute de l’Empire State Manufacturing (enquête de la Fed de New York sur les conditions manufacturières), premier des indicateurs économiques très mitigés de la semaine.
La Fed laisse aux six plus grandes banques jusqu’à fin juillet pour évaluer l’impact du changement climatique sur leurs encours de prêts à l’immobilier commercial.
L’inflation ralentit en Allemagne (9,6%), et le climat des affaires mesuré par l’institut IFO s’améliore.
Selon Bloomberg, la BCE pourrait ralentir ses hausses de taux à 0,25% dès le mois de mars (après 0,5% en février). Une rumeur qui ne durera pas.
Selon un sondage de Pricewaterhouse Coopers auprès de 4 410 chefs d’entreprise, 73% attendent un ralentissement de la croissance mondiale au cours des douze prochains mois. Quant aux économistes consultés par le forum de Davos, ils sont deux tiers à attendre une récession mondiale en 2023. Cette année, 2 700 chefs d’entreprise, banquiers et économistes sont attendus à Davos.
Le procès de certains actionnaires contre Elon Musk et Teslaen raison d’un tweet d’août 2018 où le milliardaire annonçait que la société allait être retirée de la cote à 420$/action commence cette semaine.
Environ 6%, c’est le décalage des cours de Goldman Sachset Morgan Stanley, à la baisse pour le premier en raison de résultats décevants notamment à cause des coûts de la banque de détail, à la hausse pour le second, qui surpasse les attentes grâce à sa division gestion de fortune.
La capitalisation boursière de LVMH passe au-dessus de 400Md€.
S&P -0,20%, DJ -1,14%, NASDAQ +0,14% – CAC 40 +0,48%
Mercredi
Séance négative alors que le ralentissement économique se profile tandis que les banques centrales confirment la poursuite des hausses de taux.
James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, déclare qu’il s’attend à voir les taux monter à 5,25%-5,5%. Il dit également que la probabilité d’un soft landing a augmenté. Loretta Mester, présidente de la Fed de Cleveland, note que les taux doivent continuer à monter. Le taux 10 ans reste néanmoins près de 1% au-dessous de son plus-haut, aux alentours de 3,5% : les marchés ne croient plus une banque centrale qui leur prédisait il y a un an que l’inflation serait transitoire et que les taux longs seraient à 1% fin 2022.
Confirmation de l’accalmie sur le front de l’inflation avec le net ralentissement des prix à la production, et du ralentissement de l’économie avec des ventes au détail en contraction en décembre et une production industrielle également en baisse.
C’est au tour de Microsoft : la société annonce 10 000 licenciements, 5% de ses effectifs. Le nombre d’emplois détruits dans la tech US en 2022 équivaut à celui du krach dotcom il y a 20 ans. Cependant, 80% des employés licenciés auraient retrouvé un emploi dans les trois mois selon un sondage de ZipRecruiter.
Johnson & Johnson arrête le développement de son vaccin contre le SIDA, testé sur 3 900 personnes, en raison d’une efficacité insuffisante.
Apple décale le lancement de ses nouvelles lunettes de réalité augmentée.
Air-France KLM renonce à acheter la compagnie italienne ITA.
Les ventes mondiales du groupe Renault ont baissé de 5,9% en 2022 (-9,4% pour la marque).
S&P -1,56%, DJ -1,81%, NASDAQ -1.24%, CAC 40 +0,09%
Jeudi
Déclin des mises en chantiers de logements pour le quatrième mois consécutif. Baisse des nouvelles demandes d’allocations chômage, seule bonne nouvelle économique de la semaine aux Etats-Unis.
Lael Brainard, vice-présidente de la Fed et plutôt dans le camp des « doves » (ceux qui appellent à maintenir les taux bas), affirme que les taux doivent rester élevés un moment pour ralentir l’inflation. La limite de la dette fédérale (31,4 trillions), la dette que le Trésor américain est autorisé à émettre pour financer les dépenses publiques, est atteinte. Des mesures extraordinaires peuvent être mises en œuvre pendant environ six mois pour éviter un défaut, le temps que les politiques trouvent un accord sur le relèvement du plafond de la dette (que les Républicains veulent conditionner à des baisses des dépenses publiques).
Selon un sondage de Bank of America, les investisseurs institutionnels sortent massivement du marché US au profit des marchés émergents. La fin maintes fois annoncée de la surperformance ?
A Davos, Christine Lagarde martèle que l’inflation est trop élevée, et que les taux monteront jusqu’à entrer en territoire restrictif. Les minutes du dernier comité de la BCE révèlent que la banque centrale s’inquiète de ce que les marchés n’ajustent pas leurs anticipations sur les taux longs (comme aux Etats-Unis), a envisagé jusqu’à 0,75% pour la prochaine hausse de taux, et veut durcir sa communication.
Ralentissement de l’inflation au Royaume-Uni à 10,5%.
Le co-fondateur de Netflix, Reed Hastings, laisse sa place de CEO à un tandem formé de ses actuels co-CEO et co-COO. La société annonce également une belle performance au quatrième trimestre, avec 7,66 millions de nouveaux abonnés alors que Wall Street en attendait 4,5 millions, et compte générer 3Md$ de cash-flow en 2023.
Procter & Gamble publie des ventes trimestrielles en baisse de 1% malgré des hausses de prix de 10%, et des bénéfices par action en baisse de 4%, sous l’effet notamment de la hausse des prix des matières premières.
Mieux vaut vendre du champagne que des shampoings. Vranken Pommery publie un chiffre d’affaires en hausse de 11% pour l’année 2022.
La plateforme de prêts en cryptos Genesis entre en redressement judiciaire. Parmi ses créanciers, on compte Gemini, la société des frères Winklevoss, ex-milliardaires décidemment malchanceux en affaires.
S&P500 -0,76% – DJ -0,76% – Nasdaq -0,96% – CAC 40 -1,86%
Vendredi
Aux Etats-Unis, les ventes de logements existants en décembre baissent de 1,5%, le onzième mois consécutif de baisse. Sur l’année, les ventes ont baissé de 17,8%, un record inégalé depuis 2008.
L’inflation atteint 4% au Japon, un plus-haut de 40 ans.
Alphabet confirme le licenciement de 12 000 employés.
Le grand magasin Nordstrom coupe ses attentes de résultats en raison de ventes plus faibles que prévu pendant les vacances. Le CEO explique que les consommateurs réduisent leurs achats (à l’exception des plus fortunés).
Un hacker a siphonné les données de 37 millions de clients de l’opérateur téléphonique T Mobile US avec une seule API.
S&P500 +0,85% – DJ +0,27% – Nasdaq +1,62% – CAC 40 +0,63% – indices US à 18h00
Génération startup
Le fond de capital risque Atomico, Lazard, Silicon Valley Bank et leurs partenaires ont publié leur rapport sur la tech européenne, State of European Tech 2022.
La baisse des marchés a entraîné une diminution des valorisations, passées de 10,9x le chiffre d’affaires à 5,8x.
Les montants investis dans l’écosystème sont restés considérables, dans un contexte où les capitaux-risqueurs/fonds de private equity disposaient de liquidités importantes : ils seraient en première estimation de 85Md€, une baisse par rapport aux plus de 100Md€ de 2021 certes, mais plus du double des trois années antérieures. Le rythme a néanmoins fortement décéléré au deuxième semestre.
Le délai entre levée et investissement pour les fonds est passé de 3,5 à 2,4 ans (aux Etats-Unis, il était de 1,5 an), une tendance qui pourrait s’inverser compte tenu du contexte plus incertain, ce qui serait rassurant pour la qualité des due diligences (même si la corrélation n’est pas évidente, Temasek ayant passé 8 mois sur le dossier FTX avant d’investir).
Côté licornes, on revient sur terre, avec 31 sociétés atteignant le seuil de 1Md€, alors qu’elles étaient 205 en 2021.
L’Europe comptait plus de 3000 investisseurs (institutions ayant fait au moins un investissement) en 2022, en léger retrait par rapport à 2021, représentant 80% des capitaux investis dans les sociétés, avec un retrait notable des capitaux US (-22%) en 2022.
Au chapitre des plus grandes craintes de l’écosystème tech : l’environnement économique et l’accès aux capitaux des VC. Espérons que le total assèchement des introductions en bourse, qui limite la liquidité pour les fonds, ne change pas une dynamique d’investissement dont l’Europe a bien besoin pour rattraper son retard par rapport aux Etats-Unis et à la Chine.