En thérapie

Evolution des indices à la clôture de jeudi

              depuis une semaine     depuis le début de l’année

CAC 40                   -1%                               -9%

S&P500                   -1%                               -3%

Dow Jones            0%                                0%

Nasdaq                   -2%                              -12%

La macro

Le FMI revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale en raison de la guerre en Ukraine et dans une moindre mesure des confinements en Chine : 3.6% en 2022 (-0.8% par rapport à l’estimation de janvier) et en 2023 (-0.2%). L’institution s’inquiète de voir les anticipations d’inflation augmenter.

Le sentiment des constructeurs immobiliers américains (NAHB), touche un plus-bas de sept mois, même s’il reste largement positif à 77. Avec la hausse des coûts de construction et celle des taux d’intérêt (le taux d’emprunt immobilier à trente ans a dépassé 5% en avril), le coût d’accès à la propriété s’est nettement renchéri.

Toujours aux Etats-Unis, les demandes d’allocation chômage se sont établies à 184000 la semaine dernière, à peu près inchangées par rapport à la semaine précédente.

Contrairement aux attentes, la People’s Bank of China, engagée dans des mesures d’assouplissement monétaire, a laissé ses taux inchangés alors que le marché anticipait une baisse. La croissance chinoise devrait être en-deçà de 5% en 2022.

Jérôme Powell a réitéré la volonté de la Fed de lutter contre l’inflation et déclaré qu’une hausse de 50 points de base au prochain comité serait souhaitable, envoyant le 10 ans à 2.94%.

Les sociétés

Tesla publie des résultats trimestriels très supérieurs aux attentes des analystes. Le chiffre d’affaires progresse de 81% par rapport au premier trimestre 2021, et la marge opérationnelle s’établit au-dessus de 19%. La société a livré plus de 310000 véhicules au cours du trimestre. Bonne semaine pour Elon, qui a de surcroît réuni ses financements pour l’OPA sur Twitter. Quelques signes de ralentissement néanmoins, a minima en raison de difficultés d’approvisionnement. Et si Elon arbitre Tesla contre Twitter, les shorts ont de quoi se réjouir.

Sur l’annonce de son chiffre d’affaires trimestriel, Danone affiche une hausse de plus de 5%, fait assez rare pour être noté. La croissance est certes satisfaisante à 7.1%, mais la réaction du marché s’explique surtout par des rumeurs d’OPA de Lactalis.

Le parlement de Floride a voté la révocation du privilège fiscal de Disney, qui depuis 55 ans gouverne en toute autonomie le Reedy Creek Improvement District, nom du terrain qui abrite son parc. La mesure aurait des conséquences fiscales non négligeables si elle était signée par le gouverneur Ron DeSantis, en conflit avec la société depuis que celle-ci a pris position contre sa loi, surnommée « don’t say gay », interdisant de donner des cours sur le genre aux enfants de moins de dix ans dans les écoles publiques. Bob Chapek, le DG de Disney, après avoir initialement refusé de se mêler au débat public, avait finalement cédé devant les manifestations de certains de ses employés. 

Snapchat affiche 332 millions d’utilisateurs actifs au premier trimestre. L’application séduit 90% des 13-24 ans aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en France et aux Pays-Bas. De quoi rassurer les investisseurs malgré des profits décevants.

SVB Financial Group, le banquier de la moitié des sociétés de technologie et de santé américaines adossées à des VC, note un ralentissement du marché au premier trimestre : les investissements des VC dans les derniers tours avant IPO diminuent en raison de la baisse des valorisations des sociétés cotées, et les introductions en bourse baissent de 85%. Le détail des données est en page 8 de la présentation des résultats trimestriels.

Enfin la sortie du purgatoire pour les valeurs du tourisme. Les compagnies aériennes américaines Delta Airlines et American Airlines font état d’une nette amélioration, avec un chiffre d’affaires revenu à 75% de son niveau de 2019 pour la première, 84% pour la seconde. Les deux sociétés attendent une amélioration supplémentaire au troisième trimestre.

En thérapie

Netflix est un peu snob : la conférence téléphonique des résultats n’est pas ouverte à tous les analystes comme le veut l’usage mais à un seul d’entre eux, qui fait office d’intervieweur. Mardi, c’est à celui de JP Morgan que revenait l’honneur de questionner Reed Hastings sur une publication décevante qui voyait le nombre d’abonnés baisser de 200000, sur une base de 222 millions (payants). Il ne s’agit pas d’un accident : la société considère que sa part de marché rend le ralentissement inéluctable et qu’il a été masqué par la pandémie. Plus précisément, elle cite quatre facteurs de ralentissement : la croissance du marché sous-jacent, le nombre d’utilisateurs utilisant le code d’un proche (estimé à 100 millions), la compétition, et la macro-économie. Elle s’attend à perdre deux millions d’abonnés au deuxième trimestre, entraînant un plongeon spectaculaire de son cours de bourse. Les solutions ? Demander aux membres partageant leur code de payer leur abonnement un peu plus cher (mise en place phasée sur un an), et proposer des abonnements moins chers financés par la publicité, un revirement par rapport à la position historique de Hastings, qui vantait la simplicité du modèle d’abonnement. Pour voir Reed défendre ses résultats, c’est ici.