Semaine positive à l’exception du Nasdaq, en légère baisse à la veille du rebalancement visant à faire baisser le poids des 7 magnifiques dans l’indice. Côté macro, le scénario de softlanding devient majoritaire, et côté micro les résultats trimestriels, bien qu’en baisse, sont plutôt supérieurs aux attentes du marché.
Les femmes et l’investissement : des performances supérieures?
Macro 🌡
Aux Etats-Unis, les ventes au détail déçoivent avec une hausse de 0,2%. Selon les économistes de Citi, les consommateurs disposent pourtant encore de plus de la moitié des économies accumulées pendant la pandémie, assez pour soutenir la consommation pendant encore un an ou deux (c’est encore plus vrai en Europe). Baisse des mises en chantiers mais l’indice de sentiment des promoteurs immobiliers continue de s’améliorer pour le septième mois d’affilée. Quant aux demandes d’allocations chômage, elles continuent à baisser. Les stratégistes sont de plus en plus nombreux à anticiper un softlanding. Un scénario moins rare que le chiffre généralement évoqué dans la presse d’un seul softlanding en soixante ans.
Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, déclare qu’une hausse de taux en juillet est nécessaire, mais qu’en septembre elle n’est plus qu’une possibilité, pas une certitude. L’inflation ralentit en effet, avec un taux pour juin confirmé à 5,5% dans la zone €, mais reste largement au-dessus de l’objectif de la BCE. Et l’inflation core est revue légèrement à la hausse à 5,5%. La zone € échappe tout juste à la récession au premier trimestre, avec un PIB stable.
En Chine, le PIB du deuxième trimestre ressort en hausse de 6,3% par rapport à la même période de l’année dernière, une déception sur une base de comparaison déprimée par les nombreuses fermetures liées à la covid. Avec un chômage des jeunes de 21,3%, les appels à une relance de l’économie s’intensifient, mais Beijing tempère les attentes et s’en tient à son objectif de 5% pour l’année, puis évoque des mesures de soutien à la demande domestique.
Micro 🏢
Forte baisse de Netflix lors de la publication de ses résultats trimestriels : bien que les abonnements soient en forte croissance (8%, et deux fois plus de nouveaux abonnés qu’anticipé par les analystes), les ventes augmentent d’à peine 3% et les prévisions pour le troisième trimestre déçoivent. Le groupe a annulé la semaine dernière son abonnement sans publicité le moins cher, les clients ayant désormais le choix entre un abonnement plus cher et un abonnement d’entrée de gamme avec publicité. L’objectif de cash-flow est révisé à la hausse en raison de la grève des scénaristes et acteurs de Hollywood, qui a gelé les productions.
Microsoft annonce un assistant d’intelligence artificielle nommé Copilot 365 pour sa suite logicielle. Il sera commercialisé au prix de 30$ par mois et permettra d’analyser des données Excel, de créer des PowerPoint, de trier la messagerie Outlook ou de résumer les meetings Teams.
Le rebond des interventions chirurgicales se poursuit, après quelques années de vaches maigres dues à la pandémie, et les résultats d’Intuitive Surgicals en témoignent. Le fabricant du robot d’assistance aux chirurgiens Da Vinci annonce des ventes trimestrielles en hausse de 15% mais déçoit sur le résultat net et sur la croissance des ventes en chirurgie bariatrique, qui se raréfient au profit des nouveaux médicaments anti-obésité.
Tesla baisse de 10% sur sa publication trimestrielle en raison de la baisse de marge (marge opérationnelle de 9,6%, contre 14,6% au deuxième trimestre 2022) sur des ventes en hausse de 47%. La profitabilité du groupe souffre des baisses de prix passées aux premier et deuxième trimestre. Le groupe prévoit 50% de croissance de chiffre d’affaires en 2023, pour 1,8 millions d’unités vendues. Les livraisons du cybertruck, au design hasardeux, commenceront en fin d’année.
Les introductions en bourse sont en forte baisse en Europe (-50% sur les fonds levés au premier semestre par rapport au premier semestre de l’année dernière).
Les véhicules électriques ont représenté un quart des véhicules vendus en Chine en 2022, contre un septième aux Etats-Unis et un huitième en Europe. Les marques chinoises représentent 50% des ventes de véhicules électriques dans le monde. BYD a vendu à lui seul 500 000 véhicules au quatrième trimestre 2022.
Les résultats de Richemont (Cartier, IWC, Van Cleef etc), mettant en évidence un ralentissement aux Etats-Unis au deuxième trimestre, entraînent le secteur du luxe à la baisse.
Elle peut tout faire 💪 – Les femmes et l’investissement
Pour son premier week-end d’exploitation, le film Barbie a rapporté 155M$, en faisant le meilleur début de l’industrie après Super Mario (divertissement ou culture, on vous laisse juges). Joli coup financier, qui permet au titre Mattel, au parcours plus qu’erratique au cours des dix dernières années, de reprendre un peu plus de 20% depuis son plus-bas de mai, et joli coup de communication. Difficile de dire si cela suffira à positionner la poupée en icône féministe…
Et dans l’investissement, est-il rentable d’être féministe ? Phrasé autrement, les sociétés gérées par des femmes affichent-elles un meilleur retour sur investissement que celles gérées par des hommes ?
En 2015, le New York Times déclarait : Il y a moins de grandes sociétés gérées par des femmes que par des hommes nommés John. A fin 2018, selon S&P Global, le ratio était d’une femme pour 19 hommes. En 2023, on est à 29% de femmes à des positions de management senior dans le monde. Et le seuil des 10% de femmes CEO de sociétés du Fortune 500 a été franchi cette année.
Toujours selon S&P Global, dans une étude de 2019, la performance des sociétés avec une femme CEO ou CFO, mesurée par la progression du cours de l’action, était supérieure de 8% à celle des sociétés gérées par des hommes. De nombreuses études aboutissent à des conclusions similaires, et une vérification rapide de quelques ETF Gender Equality montre effectivement une performance supérieure aux indices sur trois ans, avec le caveat d’usage sur le fait que d’autres périodes de mesure pourraient être moins flatteuses.
Fondamentalement, cette différence n’a aucune raison d’exister. Néanmoins, selon les auteurs de l’étude de S&P, elle serait due au fait que les femmes sont tenues à des standards plus élevés, en somme qu’elles ont plus à prouver.
Quant à la proportion de femmes gérant des fonds, elle est de 12% dans le monde selon Morningstar. Et là aussi, la performance des fonds gérés par au moins un tiers de femmes (il y a trop peu de données si l’on se cantonne aux fonds gérés à 100% par des femmes) est supérieure à celle des fonds 100% masculins.
Sinon, pour louer la maison avec Ken, ça se passe sur Airbnb.