Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 3% -12%
S&P500 4% -23%
Dow Jones 6% 0%
Nasdaq 2% -25%
La macro
Aux Etats-Unis, Le PMI manufacturier ressort à 49,9, en baisse et inférieur aux attentes, le composite à 47,3. L’indice Case-Schiller (prix de l’immobilier résidentiel) ralentit de nouveau (13,1%). C’était en août, et le taux des crédits immobiliers vient tout juste de passer le cap des 7%. L’estimation du PIB du troisième trimestre affiche une croissance de 1,8% (sur la même période de l’année dernière), plutôt une bonne surprise. Les demandes d’allocations chômage hebdomadaires n’augmentent que de 3000. Tout va bien sur le front de l’emploi donc, mais la confiance du consommateur (Conference Board) repart à la baisse. Selon le WSJ, la Fed envisagerait, après les 0,75% de novembre, de ne monter les taux que de 0,5% en décembre. Petit hic, l’indice PCE, une mesure clef de l’inflation, augmente de 6,2% (5,1% hors alimentation et énergie)
La banque centrale du Canada n’augmente ses taux que de 0,5% et signale que la fin des hausses approche.
En Allemagne, l’IFO reste faible à 84,3. Le PMI composite de la zone euro baisse à 47,1. Le PMI français s’établit lui à 50, tandis que le PMI allemand chute à 44,1. La BCE augmente ses taux de 075%. Trois de ses gouverneurs voulaient se contenter de 0,5%.
Les données chinoises, publiées lundi pour ne pas parasiter le Congrès du PC, ne sont pas flamboyantes : PIB du premier semestre en hausse de 2,5%, revenu disponible par tête en hausse de 4,7% à 2735$. Effondrement du Hang Seng lundi, suivi d’un rebond et d’une nouvelle chute pour finir la semaine à -9%. Pas grave, il est réélu.
La Banque du Japon laisse ses taux en territoire négatif tandis que le gouvernement lance un stimulus de 200Md$ pour compenser la hausse des prix de l’énergie.
Les sociétés
Les rois du monde ne sont pas à l’abri des turbulences. Hormis Apple, dont les ventes et le résultat trimestriels progressent respectivement de 8% et 4%, au-dessus des attentes mais pas l’évolution de marge du siècle non plus, les résultats des grandes valeurs technologiques américaines déçoivent. Alphabet affiche un fort ralentissement de ses revenus publicitaires (+2,5%), une marge opérationnelle en baisse, et seul Google Cloud dépasse les attentes. Le groupe déclare modérer ses dépenses. Les résultats de Microsoft sont en baisse de 14% sur un chiffre d’affaires en hausse de 11% et les prévisions pour le quatrième trimestre déçoivent sur fond de déclin du marché du PC et d’augmentation des prix de l’énergie. Le fabricant de semiconducteurs Texas Instruments prévoit un nouveau ralentissement de la demande au prochain trimestre, sauf dans le marché automobile. Amazon prévoit un quatrième trimestre morose, et Intel annonce des coupes de coûts pour compenser la baisse de la demande de PC. Chez Meta, Zuck prévient que les effectifs seront au mieux stables en 2023, anticipe des pertes significativement plus élevées pour Reality Labs (metavers) et augmente les dépenses d’investissements de 12% (elles sont déjà supérieures à la somme de celles d’Apple, Tesla, Twitter, Snap et Uber). Time to get fit. Et si le metavers vous passionne, la newsletter techtrash vous recommande ce site.
Enfin du positif avec Visa, dont le chiffre d’affaires est en hausse de 19% grâce au rebond des voyages transfrontaliers. Le voyage est également le principal contributeur à la croissance des revenus publicitaires de Meta. Pas la décroissance à laquelle on pensait.
La Maison Blanche déclare que les rumeurs selon lesquelles elle aurait demandé une revue du deal Musk Twitter pour des raisons de sécurité nationale sont infondées. Plus d’obstacle à Chief Twit (idiot en chef), qui investit la place.
Orpea se place sous protection judiciaire.
NatWest, le leader britannique du crédit aux entreprises, alerte sur les perspectives économiques.
SK Hynix, fabricant de semiconducteurs coréen, fait comme ses camarades état d’une baisse e la demande et des prix de ses produits. On sait, il y a un an les analystes vous disaient que le secteur n’était plus cyclique. Well, this time it’s not different.
Age of Empires
La revue anti-trust de l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft se poursuit. Les autorités brésiliennes ont accepté l’opération début octobre, et dans son effort de lobbying Microsoft y dédie une page webillustrant les bénéfices pour les joueurs, les créateurs de jeux et l’industrie du gaming. Tandis que le UK a lancé en septembre une enquête approfondie, l’UE doit communiquer sa réponse le 8 novembre.
Microsoft a annoncé l’acquisition d’Activision le 18 janvier dernier, pour un montant de 68,7Md$, et compte sur une clôture avant juin 2023. Le groupe deviendrait ainsi le troisième acteur du secteur derrière le chinois Tencent et le japonais Sony. Activision, fondé en 1979 par des anciens d’Atari, a conçu grâce à une série d’acquisitions (dont celle de Vivendi Games) la pépite du secteur, détenant des titres à succès comme World of Warcraft, Call of Duty ou Candy Crush et comptant près de 400 millions de joueurs actifs mensuels et plus de 25 millions d’abonnés. Et une culture d’entreprise particulière.
Avec 3 milliards de fans de jeux vidéo, l’industrie du gaming est le marché le plus important (évalué à 200Md$) et progressant le plus vite du secteur du divertissement. Microsoft anticipe qu’avec l’ajout des jeunes générations le nombre de joueurs s’établira à 4,5 milliards en 2030, et vise le segment du jeu en streaming à partir de n’importe quel appareil (pour compenser le retard de sa console Xbox ?). De quoi aiguiser les appétits dans un secteur déjà bien consolidé et où les acteurs encore indépendants ne sont pas nécessairement les plus désirables. C’est une des raisons de l’opposition de Sony au deal, refusant même les concessions de Microsoft, qui proposait d’autoriser l’accès à Call of Duty sur PlayStation 3 ans après la fin de l’accord actuel entre les deux groupes.