Evolution des indices à la clôture de jeudi
depuis une semaine depuis le début de l’année
CAC 40 1% -14%
S&P500 -3% -21%
Dow Jones -3% -3%
Nasdaq -3% -20%
La macro
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation augmentent de 8.3% sur un an. Mauvaise surprise pour les marchés, qui attendaient le début de la décrue à 8.1%. D’autant que l’inflation hors énergie et alimentation accélère (+6.3% annuel). Dans l’ensemble, les données manufacturières déçoivent (Philly Fed, Empire State Manufacturing), tandis que les ventes au détail accélèrent et que les nouvelles demandes d’allocations chômage baissent encore (213000 pour la semaine dernière). En conséquence, le taux 10 ans US dépasse 3,4%, le 2 ans 3,9%, l’écart entre les deux est au plus-haut depuis 2000. Et ça inquiète Ray Dalio, le patron de Bridgewater. Iceberg en vue ?
Déficit record de la balance commerciale en Europe : 40,3Md€ en juillet.
L’Agence Internationale de l’Energie souligne un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole et estime que la demande en Chine devrait baisser de 2.7% cette année en raison des confinements répétés. Ce serait la première baisse dans le pays depuis 1990.
Fedex, c’est le canari dans la mine de charbon de l’industrie globale. Un des indicateurs avancés de l’économie américaine, c’est pour ça que nous en parlons dans la section macro. Le transporteur a retiré ses objectifs annuels hier après la clôture, en publiant des résultats trimestriels inférieurs aux attentes. “Global volumes declined as macroeconomic trends significantly worsened later in the quarter, both internationally and in the U.S”.
Les sociétés
Adobe achète la plateforme de design graphique collaboratif Figma pour 20Md$ en titres et numéraire. Figma, fondée il y a dix ans, a levé en tout et pour tout 300M$.
Goldman Sachs prépare un plan de licenciement qui pourrait commencer la semaine prochaine, dans un contexte de baisse marquée des revenus de banque d’investissement. C’est le premier depuis la pandémie. Objectivement ils avaient prévenu : depuis la rentrée c’était retour à la semaine de 5 jours au bureau et fin du café gratuit. Back to normal.
Lors de sa journée investisseurs, Starbucks révèle les contours de son plan de réinvention, dont les piliers sont l’amélioration de l’expérience du partenaire (c’est ainsi qu’on appelle l’employé chez Starbucks _ et s’il est en salle c’est un Tablier Vert), l’amélioration de l’expérience client et un réaménagement des points de vente. Ce dernier a pour but de contribuer au bien-être des employés, pardon des partenaires, qui grâce à lui pourront réduire le temps de préparation d’un café glacé de 90 à 35 secondes, d’un café traditionnel à 30 secondes. On a sûrement un biais, mais il nous semble qu’on attend plus longtemps dans un Starbucks que dans un bon vieux café parisien. Et debout en plus. Mais on vend peut-être moins. Starbucks vise 10-12% de croissance de CA et 15-20% de croissance de résultats pour les 3 prochaines années ; et 55000 points de vente en 2030 (20000 de plus). La fin de la globalisation, vraiment ?
Après deux ans de négociations, un accord préalable entre les syndicats du rail et leurs employeurs a été signé, évitant une grève imminente qui aurait paralysé le fret américain. Les cheminots vont notamment recevoir une hausse de salaire de 14%, rétroactive à 2020 (date de début des négociations).
Le fondateur de Patagonia, Yves Chouinard, 83 ans, crée une ONG, Holdfast Collective, à laquelle il apporte 100% des actions de sa société. Elle aura pour mission de dépenser tous ses revenus (les dividendes de Patagonia) pour combattre la crise environnementale, protéger la nature et la biodiversité, et aider les communautés. L’enjeu. 100% des droits de vote sont confiés à un trust qui supervisera la mission et les valeurs de Patagonia. ”Instead of going public, you could say we’re going purpose”, dit le fondateur. Selon le New York Times, la marque est valorisée 3Md$. L’enjeu, on vous dit.
Orpea dévisse sur la publication de ses résultats semestriels : chiffre d’affaires en hausse de 10,9% (quand même), marge opérationnelle en forte baisse (de 11,1% au premier semestre 2021 à 3.6% au premier semestre 2022) en raison de l’arrêt des compensations relatives à la covid-19, de charges exceptionnelles et de l’augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation. La société prévient que ses marges pourraient être encore inférieures au deuxième semestre, et présentera un plan de transformation à l’automne.
L’enjeu
La blockchain Ethereum bascule de la preuve de travail (proof of work) à la preuve d’enjeu (proof of stake). Pour mémoire, une blockchain est une base de données décentralisée : au lieu d’être administrée par un seul utilisateur, elle est ouverte à tous (blockchain publique, typiquement Bitcoin ou Ethereum) ou à un nombre d’utilisateurs restreint (blockchain privée). Les utilisateurs vérifient et valident les enregistrements (les blocs, de transactions par exemple) à l’aide de la cryptographie. C’est le minage.
Bitcoin, et Ethereum jusqu’ici, utilisent pour le minage la preuve de travail, c’est-à-dire la résolution d’un problème cryptographique qui nécessite une puissance de calcul importante. Le minage suppose des investissements : serveurs, logiciels sophistiqués, connexion internet rapide et stable, système de refroidissement des serveurs (ou climat approprié) et bien sûr électricité (beaucoup, plus que la Norvège a-t-on dit ; le bitcoin émettrait à lui seul autant de carbone que Singapour). Les serveurs réalisant cette opération ayant un coût, les mineurs perçoivent pour leur travail une rémunération en cryptomonnaie.
Dans le cas de la preuve d’enjeu, les validateurs ne mettent pas à disposition la puissance de calcul de leurs serveurs mais leurs ressources financières : ils bloquent 32 ETH, soit au cours actuel environ 48000€ (c’est volatile, est-il besoin de le préciser) pour avoir le droit de vérifier les blocs (et sont rémunérés pour ce faire). L’opération consomme moins d’énergie : la fusion (Ethereum Merge) va diminuer la consommation d’électricité mondiale de 0,2%. Vitalik Buterin, l’autre philanthrope ? Pas très sérieux on vous l’accorde.